Les poissons représentent 60% des vertébrés de la planète. 34.000 espèces sont recensées mais qu’est-ce qui les différencie vraiment des autres animaux ?
Répondre succinctement à cette question est inconcevable, les grands fonds formant l’habitat le plus vaste de la Terre. Plus qu’une réponse, c’est une rencontre avec une espèce fascinante que nous vous proposons.
Origine : Il était une fois il y a 530 millions d’années…
Les premiers êtres similaires à des poissons sont survenus à l’âge du Cambrien, période de l’ère géologique le Paléozoïque, parfois appelée « Ère des Poissons ».
Ce qui a profondément marqué et symbolisé cette ère, c’est l’apparition de la mâchoire 90 millions d’années plus tard.
Premier couteau suisse divinement créé par la nature, la mâchoire a permis aux espèces vivantes de saisir des aliments et objets, de les déplacer, de les porter mais aussi de construire un nid ou encore de se défendre, de mordre, de déchiqueter et de broyer.
Au cours du Dévonien, période appartenant aussi au Paléozoique, la mâchoire a donné naissance aux super-prédateurs provoquant alors l’éclatement de la vie aquatique, la fameuse Ère des poissons. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Poisson : Un mot à la diversité magique
Selon le « National Oceanic an Atmospherie Admistration », 95% des océans de la planète demeureraient inexplorés. Ce chiffre vient confirmer le fait que les poissons n’ont pas révélé l’intégralité de leurs secrets. De nos jours, le terme « poisson » désigne les craniates non tétrapodes, à savoir des animaux possédant un crâne cartilagineux ou osseux.
Cartilagineux provient du nom scientifique chondrichtyens. En grec «chondr » signifie cartilage et « ichthys » poisson. 1300 espèces de poissons cartilagineux sont recensées, les plus connus de ces poissons étant les raies et les requins.
Osseux provient du nom scientifique « téléostéens ». En grec « teleios » veut dire complet et « osteon », os. Il existe 31.800 espèces de poissons osseux.
Le nombre de familles a été multiplié par 5 depuis 100 millions d’années. Les plus connus de ces poissons sont les saumons, les thons, les combattants, les poissons rouges, les anguilles ou encore les carpes.
Enfin, une dernière catégorie reste à évoquer, les agnathes. « A » pour sans et « gnatha » pour mâchoires, il s’agit des poissons sans mâchoires : myxines et lamproies dont 115 espèces ont été inventoriées.
Peut-on trouver un dénominateur commun à ces espèces ? Oui, leurs 10 systèmes organiques. Les poissons, qu’ils soient cartilagineux ou osseux possèdent tous un squelette, un système musculaire, un système cardiovasculaire, un système nerveux, un système digestif, respiratoire, endocrinien, reproducteur, excréteur et un système sensoriel.
Classification : Quand les poissons se réinventent sans cesse
Ce qui est complexe concernant les poissons, c’est la classification. L’origine de cette classification est une supposée parenté qui proviendrait de la nécessité de se déplacer efficacement dans l’eau. Seulement le thon par exemple s’apparente plus à l’homme qu’au requin. Cela signifie que le terme « poissons osseux » est aussi éloigné du terme « poissons cartilagineux » que du terme « oiseaux ».
Il existe deux types de classification, la généalogie et la phylogénie. La première, la généalogie, privilégie la relation d’ancêtres à descendants, elle répond à la question « Qui descend de qui ? ». La seconde, la phylogénie, favorise la relation de parenté. Elle répond à la question « Qui est plus proche de qui ? ».
Cette dernière est plus amène à la recherche. Une question subsiste alors : doit-on classer les poissons en considérant leur devenir ou leur héritage du passé ? La classification des poissons s’est abondamment transformée ces dernières décennies. Et elle continuera d’évoluer puisqu’un nombre considérable d’espèces est encore mal connu.
Evolution : Comportement social et sensibilité des poissons
De tous les vertébrés, les poissons sont les plus évolués. Ce que l’on oublie souvent, ce sont les découvertes concernant leur ressenti et leur manière de penser. En 2017, des chercheurs franco-portugais ont dévoilé leur étude dans la revue Nature Scientific Reports. Leurs résultats démontrent l’apparition d’états semblables à des émotions chez les daurades. Chaque semaine, de nouvelles recherches contribuent à mieux connaitre le comportement social des poissons. Ils seraient dotés de conscience, de sensibilité, de facultés de communication, d’interaction sociale et d’un sens moral.
Fascinant, surprenant, le « poisson » englobant 4500 genres, 560 familles et 64 ordres est difficilement catégorisable. La Nature se transformant sans cesse et de nombreux milieux aquatiques restant toujours à explorer, les poissons ont encore beaucoup à nous apprendre. Vous vous voulez en savoir davantage ? Suivez-nous !
A propos de l'auteur
Perrine Passafiume fait partie de l'équipe de rédaction de Fishipedia. Experte en stratégie digitale, elle s'engage dans des projets sociaux et écologiques pour développer leur visibilité. Retrouvez-la sur son compte Facebook.